"amaurose" : esthétiques, medias, societés et autre

A quelques heures de la nuit prendre les couleurs de l'ombre et attendre l'oubli sélénique et l'annonce de l'ignorance innée, inique, ignée...corps défendant épris, submergé par les retours de flamme, seul.

Marie Chouinard a composé un ballet à partir de la poésie d'Henri Michaux. Cette rencontre indirecte et ce croisements des arts n 'est pas étonnement ou innocent. Ils ont des points en communs comme celui de partager les marges de la francophonie : elle, est canadienne. lui, fut belge.

Parler une langue ou aborder une culture quand celle-ci est déterritorialisée, hors du centre historique, idéologique, créent une marginalité des formes et du sens.

Chouinard et Michaux ont com-pris cela

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 Blanchot par son parcours biographique et littéraire se pose tout autant comme une sorte de méduse que de sphinge : il interroge l'homme de manière montrueuse.  Il a voulu exploiter et explorer les limites de la conscience et du discours humains. Il incarna ainsi une sorte de pensée "sauvage"  ou du  "dehors", c 'est selon.  Polygraphe rigoureux et secret (voire mystérieux), il influença nombre de romanciers et d'essayistes sans faire école. Il échappe encore à toute réception ou récupération. Mais il fut aussi ce penseur engagé qui parcourra l’échiquier politique de part en part jusqu'à ses extrêmes.

 La revue « Lignes » dirigée par Michel Surya, grand spécialiste de Georges Bataille, consacre son numéro quarante-trois à Maurice Blanchot. Nombre de dossiers ont été dédiés par cette publication à Blanchot ; Cependant c'est la première fois que l'on tente de retracer ainsi de maniére globale et exhaustive, le parcours idéologique de l'auteur de « Thomas l'obscur ». Parcours à l'image de son esthétique (formelle et critique), c'est-à-dire radical.

Nous savons que Blanchot s 'est constamment inscrit aux creux des mutations idéologiques de la société française tout en le possédant et les précédant. Il fut d'extreme-droite d'abord, d'extreme-gauche, ensuite. Les figure du juif, du colonisé, du dominé l'ont ainsi, longtemps hantées jusqu'au désastre.

 http://www.editions-lignes.com/LES-POLITIQUES-DE-MAURICE-BLANCHOT.html

(Ka. BE)

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Hier c’était la matière, première, dans sa proposition brute et l'intervention de l'homme sur celle-ci qui marquait l'acte artistique (au sens large du terme). Le travail de la pierre, de la terre, du bois selon des codes, des façons de faire faisait passer chacun dans un champ, un ordre, un registre nouveau et complémentaire parfois ésotérique qu'est l'art. Passons vite sur cette notion insoluble. Rappelons simplement que dans la plupart des cultures, ce que nous pouvons désigner comme « art » est né au sein de sociétés secrètes.

Aujourd’hui, c 'est le matériel (comme l'objet de consommation, le détritus – au sens ou Francois Dagognet l'entend-)dans son aspect stéréotypé, sa banalité industrielle, sa force inerte (Jean Baudrillard), son inesthétique (Alain Badiou, Mehdi Belhaj Kacem) qui le mode de l'art. Le ready-made dadaïste que Duchamp et Warhol portèrent à son climax sans retour en fut l'énonciation conceptuelle radicale. (Ka.BE)

(C) 1 & 2 kader. Benamer

Quand le dionysiaque nietzschéen croise le thanatos freudien sur le plan sonique, cela donne les compostions de Mike Levi alias Gesaffelstein. C’est un désordre cérébral qui trouve son expression dans une esthétique en musique. Vacillant de manière pendulaire et perpétuelle entre hymne sombre à la joie et  requiem clair pour cénotaphe. Tout se deroule à la manière d‘une apocalypse tout en pulsation et en mélodie. Son album est titré "Aleph".  Rappelons qu’Aleph est la première lettre de l’alphabet hébreu de cette initiale toute kabbale et cavale sont possibles. Etre dans la poursuite et la recherche éperdue des sons et choses c'est ce que Gesaffelstein fait selon un baroque bruitist,  contemporain. C’est Bach ayant couché de manière ancillaire avec les Kraftwerk et et Rammstein -Ecoutons voir ! (Ka.BE)

A la vision de ce clip à la réalisation impeccable et implacable cela me fait penser à un des texte hébraïques qui me touche le plus que est le livre de « l’Ecclésiaste » qui dit de manière litanique    : « "Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité." ». Pas de moralité là dedans, juste le constat de la mesure et de la démesure de l’humain. Hybris quand tu nous tiens !! (Ka.BE)

c'est encore interdit et tordu. C'est sonore et visuel.....La musique de Gesaffelstein sonne juste à la maniere de beaux coups de marteau ! (Ka.BE)